« C'est peut-être has been de parler de cette thématique alors que tout devient hyper connecté, mais en dehors de l’aspirateur pour certains, le ménage ne se fait pas encore tout seul. » Laurence, lectrice « assez bordélique », m’a demandé si j’accepterais d’écrire une newsletter sur le ménage.
J’avais déjà abordé ce sujet en octobre 2023. Dans une précédente newsletter, j’avais raconté comment nous étions passés d’un petit appartement à une grande maison. Alors qu’à Clichy, nous avions une relation forte avec notre femme de ménage – nous connaissions plusieurs membres de sa famille, nous avions même passé des vacances chez elle au Portugal –, à Montélimar nous avions renoncé à nous faire aider, tant pour des raisons financières que pratiques – nos essais n’avaient pas abouti. Cela nous avait permis de mieux nous approprier notre nouvel espace de vie.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Avec Mark, nous avons mis du temps à trouver notre fonctionnement. Mon conjoint est pourtant très coopératif et la répartition des tâches s’est faite assez vite, en fonction de nos goûts personnels. Aucun de nous deux n’aime nettoyer, mais puisqu’on ne peut y couper, on est allés vers ce qui nous était le moins pénible : lui fait les sanitaires et les vitres, je passe l’aspirateur et je change les draps. Chacun lave son propre linge.
Nous étions d’accord, mais ça nous saoulait. Nous l’exprimions différemment. Mark est assez maniaque. Il briquait la salle de bain à fond, en sortait harassé et frustré d’y avoir dévolu une partie de son week-end. À un moment, il a émis l’envie de reprendre une femme de ménage. Avant d’en arriver là, je lui ai suggéré de lâcher du lest. Je ne suis pas très regardante dans ce domaine, il pouvait en faire moins, je ne verrais pas la différence. Depuis, il y passe moins de temps, et ça nous convient.
De mon côté j’avais toujours mieux à faire, ce qui me menait à passer l’aspirateur le dimanche soir, à la va-vite et la nuit tombée – ce qui n’aide pas à voir les toiles d’araignée –, quand je ne zappais pas purement et simplement la corvée jusqu’au week-end suivant. J’aime l’organisation et la fluidité : cette situation ne me convenait pas du tout.
J’ai rectifié les choses comme je le fais toujours, par l’observation et l’itération (l’amélioration par la répétition). J’ai réalisé que me débarrasser de l’aspi le plus tôt possible dans la semaine me soulageait. C’est donc devenu ma priorité du week-end. Idéalement, je le passe le vendredi, dès que j’ai terminé cette newsletter. Si le temps me manque, je reporte la tâche au samedi juste après le déjeuner – m’activer m’aide à digérer.
Y dédier un moment précis – le vendredi à 18h ou le samedi à 15h – fut un premier pas dans l’ancrage de l’habitude. Avec l’expérience, j’ai aussi décidé d’y allouer un temps limité : 1h max (si je commence à aspirer les radiateurs ou les recoins du garage, avec ma logique de tout ou rien je suis du genre à y passer l’après-midi, maintenant quand ça m’arrive, je m’arrête à temps pour respecter mon timing et le reste de la maison est survolé).
Cette organisation m’a permis d’arriver à ce que je vise avec chaque habitude : ne plus avoir à décider. Le week-end, je ne me pose plus la question de savoir si je passe l’aspi ou pas. C’est l’heure ? Je m’y mets, c’est tout. Je ne veux pas dépenser une once d’énergie et de volonté à devoir choisir de le faire ou pas.
Je me suis aussi conditionnée pour apprécier cette tâche. Elle m’extrait de mon travail, me met dans un état de flottement méditatif. J’y vois une manière naturelle de clore ma semaine de boulot, de trier mes pensées, d’aspirer ce qui a besoin de disparaître. Le ménage est spatial et mental.
Les poussières, je les fais juste avant l’aspi, quand ça me chante, c’est-à-dire rarement. Un sol sale, des moutons sous le lit, ça me dérange. La poussière sur les meubles m’indiffère. J’ai toujours entendu ma mère dire qu’elle détestait « faire les poussières ». Ados, ma sœur et moi avons assez vite pris le relais pour la soulager. Non seulement voir la poussière recouvrir ses meubles l’incommodait – elle voulait vivre dans un endroit propre –, mais il me semble que ce que des visiteurs penseraient de cette saleté lui pesait encore plus. Il en allait de sa réputation de maîtresse de maison. Autre temps, autres mœurs : j’estime que j’ai plus important à faire, tant pis pour ma réputation de ménagère accomplie. Évidemment, je fais un effort quand on a des invités, par respect pour eux. Le reste du temps, la poussière, je ne la vois même pas.
Je ne suis pas non plus très à cheval sur le lavage des sols : Mark se dévoue pour les sanitaires, ailleurs je me contente d’un rapide coup de balai-serpillère en cas d’urgence. La majeure partie étant en terrazzo (un carrelage dont l’aspect fragmenté rappelle le nougat), on n’y voit rien, ce qui nous arrange bien.
En revanche, j’ai besoin d’évoluer dans une cuisine nickel, au moins à mes yeux. Cette pièce est mon domaine. Je fais les courses, je prépare les repas, je débarrasse la table. Mark et Gustave m’aident uniquement pour vider le lave-vaisselle. Je souhaite qu’il en soit ainsi, je les houspille quand ils sont sur mon passage. Tout faire ne me pèse pas, au contraire, c’est un plaisir, une évidence. Faut-il y voir le symbole de la mère nourricière ? Une conséquence de mes troubles du comportement alimentaire ? Une volonté de régner ? Sûrement un peu des trois. Je suis en paix avec cela, je ne supporterais pas que les choses soient faites différemment.
Mon besoin de contrôle m’a menée à y appliquer la stratégie de réinitialisation de la pièce, découverte dans Atomic Habits, dont je parle dans mon atelier Deep Work. Pour préparer mon environnement à une utilisation future, je le remets systématiquement en ordre après chaque repas. Rien ne traîne, tout est rapidement lavé, rangé, à sa place. J’achève ce rituel de fermeture par un coup de lavette imbibée de vinaigre blanc sur les plaques de cuisson, les plans de travail, les portes des placards. Après, seulement, je peux savourer mon café avec Mark.
Quant au repassage, je n’en fais presque plus. Avec les années, j’ai éliminé de ma garde-robe la plupart des pièces qui exigeaient un coup de fer. Et le mistral m’a appris qu’une robe d’été séchée dehors se défroissait très bien toute seule. Mark se repasse ses chemises lui-même.
Et mon fils dans tout cela ? À 14 ans, faire son lit et rapporter son bol de petit-déj dans la cuisine semblent des efforts tellement surhumains que l’on a choisi nos combats : il lave son linge et passe l’aspirateur dans sa chambre. Le reste, pour le moment, on gère.
Qui suis-je ?
Vous venez de découvrir ma lettre ? Bienvenue ! Je m’appelle Géraldine Dormoy, je suis journaliste et j’écris cette newsletter, De beaux lendemains, deux fois par semaine. Celle du vendredi, sur mon humeur du moment, est gratuite. Celle du dimanche, sur des ressources qui me nourrissent, est payante (6€/mois, 5€ avec la formule annuelle).
Et si on parlait de votre compte Instagram ? 🌈
Quand je ne prépare pas une newsletter ou un atelier, je fais du coaching digital. Je m’exprime sur les réseaux depuis 20 ans : une expérience au long cours bien utile pour saisir des problématiques variées.
Loin des recettes toutes faites, j’ai à cœur de vous aider à identifier vos aspirations et vos résistances, afin de vous permettre de vous exprimer à votre tour, de manière authentique et efficace.
Ma proposition, en une séance d’une heure en visio :
- Avoir étudié au préalable votre présence en ligne
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C'est un sujet pour moi le ménage et la propreté, et un sérieux point de désaccord avec ma femme. Je suis plutôt bonne en ménage, voit la saleté partout tout le temps mais déteste le faire, elle est plutôt nulle, ne voit jamais rien et déteste le faire. On y échappe pas et c'est beaucoup de disputes depuis 7 ans. Même depuis tant de temps, je ne sais toujours pas comment résoudre ce sujet. Mais comme vous, j'ai lâché du lest sur les standards de propreté, donc c'est un peu mieux. L'idée de mettre une limite de temps me parait super. Merci.
En 16 ans de vie commune, c'est un sujet souvent conflictuel entre nous. J'ai bataillé pour faire participer mon conjoint aux tâches domestiques et familiales. Aujourd'hui nous sommes à égalité je pense, mais pour cela j'ai dû baisser mes exigences. Et parfois ça me pèse. Je me sens bien dans une maison propre. La grande différence entre lui et moi, c'est que je salis très peu. Quand il est en déplacement, je ne fais quasi pas de ménage. Le lâcher-prise, ce concept que brandissent nos conjoints pour justifier leurs manque d'engagement, provoque chez moi un mouvement de colère. Pourquoi devrai-je renoncer à vivre dans un environnement harmonieux parce que mon conjoint trouve ça pénible de faire attention ? Haha bon, vous voyez, c'est pas gagné encore!